L'art sacré de l'iconographie
« Une icône, (du grec ancien ikon : image, et graphein : écrire), est
une représentation du Christ, de Marie Sa Sainte Mère, ou de personnages saints dans la tradition chrétienne orthosoxe. Les personnages Saints sont peints sur le support en bois (préparé de façon
spécifique) ou peints sous forme de fresques, ou encore de mosaïques. Le terme iconographie apparaît dans la langue française en 1547.
« L'icône est miroir et l'homme s'y reflète. L'icône est image d'un visage et parole mystérieusement dessinée.
L'icône est théologie visuelle nous ouvrant sur le Mystère Divin. Peindre une icône dans le silence, c'est vivre une expérience spirituelle profonde, un point de départ pour une rencontre vraie.»
(Ludmilla Tirchenkova et Jean-Baptiste Garrigou, atelier Saint Jean Damascène du Royans – www.atelierdamascene.fr )
« L'icône a pour vocation de réunir les êtres et de briser les barrières, les différences. Seule la beauté de
Dieu peut rassembler et pour cela l'icône a un rôle important. » (Archimandrite Zénon)
L'icône possède un sens théologique profond qui la différencie de l'image pieuse. L'icône est complètement intégrée dans
la catéchèse orthodoxe mais aussi dans celle des Églises catholiques orientales qui ont préservé la tradition de l'Icône.
Les origines de l'icône
À l'origine, le terme icône désignait toute image religieuse, quelle qu'en soit la technique (peinture, mosaïque, orfèvrerie, tissu...).
Dans l'acception moderne, il désigne une « image religieuse » réalisée, selon des règles particulières, sur un
panneau de bois mobile, et destinée au culte communautaire ou personnel.
Le premier « art figuratif chrétien » se rencontre d'abord dans les catacombes de Rome. Il s'agissait d'un art
de la clandestinité, crypté, à valeur symbolique. Un païen voyant un homme avalé par un monstre marin ne pouvait y reconnaître l'épisode de Jonas avalé par le poisson, et encore moins y discerner
la préfiguration de la résurrection du Christ.
Vers les IVe et Ve siècles, à partir de la paix constantinienne, l'icône connaît une réelle
floraison. Elle veut présenter l'exemple de saints personnages, en garder la mémoire, illustrer les principaux événements de l'Ancien et du Nouveau Testament. Son inspiration synagogale est
indiscutable.
À partir du milieu du VIe siècle, dans le cadre d'un empire désormais christianisé, l'icône se répand
dans la piété populaire. À cette époque apparaissent les légendes sur les icônes d'origine miraculeuse ou apostolique.
Dès le IIe siècle (voire le Ier) des représentations du Christ existent (selon le témoignage
d'Eusèbe de Césarée). Deux traditions évoquent la première icône du Christ :
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Le Mandylion d'Édesse ou Sainte Face est une représentation acheiropoïète (« non faite de main
d'homme ») du visage du Christ. Ne pouvant pas se déplacer jusqu’au roi d’Édesse en Syrie, Abgar V, Jésus lui aurait fait parvenir l’empreinte de son visage sur un linge. Le souverain se
trouva ainsi guéri de la lèpre. L’image est ensuite transférée d’Édesse à Constantinople en 944 puis disparaît lors du sac de Constantinople par les croisés en 1204.)
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Le Voile de Sainte Véronique est le pendant occidental de cette histoire : sainte Véronique essuie le
visage de Jésus de Nazareth à la sixième station du Chemin de Croix. Sur le linge reste marquée la face du Christ. Le nom même de Véronique est une déformation du prénom Bérénice. De cette
manière, le prénom Véronique semble signifier par un assemblage latino-grec (« vera eikona » la « vraie icône »).
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Histoire de l'iconoclasme :
En 730, l’empereur Léon III l'Isaurien (empereur de 717 à 741) interdit l’usage d’icônes du Christ, de la Vierge Marie et
des saints, et ordonne leur destruction.
La controverrse iconoclaste naît du refus de nombre de Chrétiens, vivant ou non dans l’Empire romain d’Orient, de
détruire leurs iconostases.
Saint Jean Damascène fut l’un des chefs de file de cette résistance. La position de l’empereur était toutefois renforcée
par ses succès militaires : siège de Constantinople en 717-718, fin du versement du tribut aux Arabes. Son fils Constantin V (empereur de 741 à 775) eut également des succès militaires, ce
qui renforça sa position contre les iconodules. Il fit réunir le concile de Hiéreia en 754 dans le palais éponyme en Chalcédoine pour faire condamner la vénération et la production des
icônes.
Le second concile de Nicée en 787 autorisa à nouveau le culte des images et icônes, tout en interdisant sévèrement leur commerce.
La raison doctrinale tient en ceci : si le Christ s’est incarné, il est donc possible de représenter
physiquement le Fils de Dieu, et de peindre les saints. « Nous ne représentons pas la nature... mais nous vénérons le prototype ». (Saint
Jean Damascène)
Mais les iconoclastes auront fait disparaître bon nombre d'images et le temps a fait
son œuvre si bien qu'il reste peu d'images antérieures à cette grave crise théologique. Il reste quatre séries d'images : les peintures murales des catacombes de Rome, les mosaïques
monumentales de Rome, Ravenne et Kiti (Larnaka), les ampoules en terre cuite ramenées de Terre Sainte par des pèlerins et conservées à Monza, les portraits à l'encaustique conservés au
Sinaï.
Les icônes byzantines
Le premier art byzantin est produit entre le IVème siècle (règne de Constantin 1er ) et le VIIème siècle (début de l'iconoclasme). Il connaît son apogée sous le règne de Justinien 1er (527-565).
Tout comme l'Empire byzantin est le prolongement politique de l'Empire romain, l'art byzantin se développe à partir de l'art romain, lui-même profondément influencé par l'art grec antique. L'art
byzantin a toujours conservé en mémoire cet héritage classique.
La capitale, Constantinople, est ornée d'un grand nombre de sculptures classiques, qui ont pu devenir un objet
d'étonnement pour certains de ses habitants. En fait, l'art produit au cours de l'empire byzantin, bien que marqué par des retours périodiques à une esthétique classique, est surtout marqué par
le développement d'une nouvelle esthétique.
Miniatures du VIe siècle des Évangiles de Rabula montrant l'aspect abstrait et symbolique
de l'art byzantin.
Vierge avec l'enfant entre l'empereur Jean II Comnène et l'impératrice Irène
Les thèmes principaux de l'art byzantin sont essentiellement le religieux et l'impérial : ils sont souvent associés,
comme dans les portraits des empereurs byzantins qui décorent l'intérieur de l'église Sainte-Sophie. Ces thèmes dominants sont le résultat, en partie, de la piété et de la nature autocratique de
la société byzantine et, en partie, du fait de sa structure économique : les richesses de l'Empire étant concentrées entre les mains de l'Église et de l'Empereur, ils avaient donc les moyens
de mettre à exécution des commandes artistiques monumentales.
L'art religieux n'est cependant pas limité à la décoration monumentale des intérieurs d'églises. L'un des principaux
genres de l'art byzantin est l'icône, une image du Christ, la Vierge, ou d'un saint, objets de vénération dans les églises orthodoxes et les maisons privées. Les icônes sont de nature religieuse,
en particulier après la fin de l'iconoclasme, elles sont assimilées à la manifestation de la «présence» unique du personnage représenté par le biais d'une «ressemblance» soigneusement entretenue
par les canons de la représentation.
Le sens de l'icône
« Les icônes ont toujours fasciné car elles expriment un mystère contenu dans l'évènement même de
l'Icarnation : Dieu devenu homme. Au début du christianisme, les artistes, héritiers de la culture greco-romaine, ont mis à profit leur talent pour rendre en image ce phénomène de la nature
humaine « participante » à la Divinité.
Leurs œuvres sacrées ont traversé les siècles sans l'ombre d'une ride : elles donnent à voir
l'invisible.
L'homme contemporain, entouré d'images, reste pourtant muet devant le mystère de sa propre image. Les icônes sont un
sanctuaire inviolé de la Présence de Dieu en l'homme. Elles nous font pénétrer dans un face-à-face mystique et sacramentel avec le Créateur.
Pour contempler les icônes, ou plutôt se laisser contempler par elles, il faut entrer dans une véritable quête intérieure
de la Présence de Dieu. »
« Les moyens humains dont dispose l'homme pour représenter le Visage de Dieu sont insuffisants. Dieu doit réellement
intervenir dans l'action picturale de l'homme pour que celui-ci puisse Le représenter. Cette action revêt un caractère théophanique (manifestation, révélation de Dieu). L'homme doit également être
disposé à recevoir la grâce que Dieu lui envoie. La création iconographique revêt de ce fait aussi un caractère ascétique, car l'homme doit sortir de ses limites. Il doit appeler Dieu pour que
Celui-ci lui réponde. »
« Les icônes sont ainsi le fruit d'une rencontre entre le désir de l'homme d'entrer en communion avec Dieu et
l'Amour de Dieu qui transmet Sa Grâce par le don de l'Esprit-Saint. »
Aujourd'hui, de plus en plus de catholiques et de protestants apprécient l'icône, non en tant que peinture, mais en tant
que « Présence » et « art sacré ».
En devenant objets de vénération pour les fidèles, les icônes ont été soumises, dès le VIIIe siècle, par
l'Église orthodoxe, à de sévères contraintes artistiques (sources d'inspiration stéréotypées, rigueur du trait, jeux des couleurs).
Le fondement de l'iconodulie se trouve aussi dans la Bible mais, plus particulièrement, dans l'Évangile. En effet, Jésus,
dans son dernier repas du Jeudi Saint, dut répondre à la question de l'apôtre Philippe : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répondit : « Il y
a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : 'Montre-nous le Père' ? Tu ne crois donc pas que je
suis dans le Père et que le Père est en moi ! » (cf. Jn 14,8-10)
De ce fait, il est possible de représenter Dieu en la personne de son Fils incarné en Jésus-Christ.
Les iconodules se distinguent ainsi des idolâtres: ils vénèrent non pas des divinités matérielles et sans vie propre (les
idoles) mais des icônes, représentation de vraies personnes ayant vécu dans l'intimité avec Dieu.
Dans la religion chrétienne orthodoxe, les icônes sont saintes et il est courant de voir des fidèles effectuer des gestes
de dévotion en l'honneur des icônes. Dans la confession orthodoxe, il est aussi important de vénérer l'icône que d'écouter la parole ou de lire les écrits.
Actuellement, les chrétiens de confession catholique réutilisent de plus en plus l'icône dans la liturgie, sans lui
donner la même richesse que dans l'usage qu'en font les chrétiens orthosoxes. Aujourd'hui, ce mot voit son sens élargi pour se rapporter aux personnages sacrés de toute religion.
Les icônes de la Mère de Dieu
Les icônes de Marie, mère de Dieu (Theotokos) en son Fils Jésus-Christ sont aussi très populaires. Les icônes
sont aussi des supports de vénération des saints, considérés, par leurs vies, leurs exemples et leur pouvoir d'intercession, comme les reflets de la gloire du Christ.
Selon ces traditions, Saint Luc a peint à trois reprises la Vierge Marie, ouvrant la voie aux icônes peintes. C’est à l’une de ces icônes, acquise en
Palestine par la femme de Théodose II et rapportée à Constantinople, que remonterait le type, très populaire, de la « Vierge Hodigitria », Vierge qui indique la Voie (le Christ enfant
sur le bras gauche, la main droite ramenée devant le buste, désignant le Christ).
Plusieurs icônes sont traditionnellement attribuées à saint Luc. Entre autres, les icônes russes de la Vierge de
Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk, ainsi que, en Pologne, la Vierge de Czestochowa. Les icônes russes de la Vierge correspondent à des compositions iconographiques
différentes.
Vierge à l'Enfant,
Valachie, XVIIIe siècle
La particularité de lumière dans la représentation de l’icône
La lumière est signifiée de deux manières : celle matérielle ou éclairage des objets mais surtout celle intérieure
en chacun des personnages. Cette dernière est figurée par la carnation (couleur de fond pour la chair) pure et assez claire.
« Si l'or est particulièrement employé dans la réalisation de ces œuvres, c'est parce qu'il symbolise la Présence de
Dieu. Les auréoles entourants les saints ne représentent surtout pas leur lumière personnelle, mais cette lumière divine qui irradie tout l'être. L'iconographe, par définition, doit être éclairé
de la lumière divine, car de ses mains jaillit l'image du Créateur. »
L’icône ne représente pas le monde qui nous entoure. La transfiguration (lumineuse) en est la clé en particulier dans le
visage des personnages.
Le contraste entre ces deux lumières est mis en relief sur l’icône de crucifixion : Saint Jean et Marie dégagent cette
lumière intérieure alors que le Christ, mort à cet instant sur la Croix, a la carnation plus sombre et éteinte, presque vert plombé
D'autre part, le monde est représenté en perspective inversée afin que le contemplateur devienne le point convergeant de
l’icône pour établir ainsi un lien intime avec elle. La perspective inversée prend le spectateur comme point de fuite. L'espace représenté sur l'icône s'affranchit de notre vision terrestre en
trois dimensions.
Technique de l'icône
Les premières icônes chrétiennes ont presque toutes été détruites durant la période iconoclaste. Quelques-unes ont
survécu jusqu'à nous, ainsi au Monastère Sainte-Catherine du Sinaï. Réalisées selon la technique de l' encaustique, elles sont assez proches des peintures funéraires d'Égypte telles que nous les
connaissons par les Portraits du Fayourn.
La technique évolua ensuite vers la détrempe (ou tempera), encore utilisée aujourd'hui.
Quoique certains ateliers utilisent actuellement des panneaux de bois recomposés (contreplaqué, latté, aggloméré. etc.),
la technique traditionnelle se présente ainsi :
L'icône est réalisée sur une planche de bois exempte de nœud. Tous les bois peuvent théoriquement être utilisés pour
confectionner les planches, à condition d'être bien secs. En conséquence, durant des siècles, l'iconographe (généralement un moine) utilisa le bois qu'il trouvait dans les environs. Le tilleul
semble le plus adéquat: très homogène et tendre, il fend peu. En outre, il se révèle facile à travailler..
Sur ce fond, on étend à chaud de la colle de peau, puis une fine toile. Cette toile est ensuite recouverte par plusieurs
couches d'un mélange de colle et de poudre d'albâtre (le "Levka") qui, après séchage, est poncé pour obtenir une surface uniforme.
L’icône a pour but de faire transparaitre le divin. L'Être divin transcendé à travers son image cultuelle doit se révéler
au croyant. De nos jours, la plupart des icônes sont peintes sur un support en bois. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Si la première icône fut un linge (mandilion), au
IXe siècle, il y avait des icônes en mosaïque, en or, en argent, en ivoire ou en émail cloisonné. La forme même des icônes est variable, généralement rectangulaire, il en existe
des rondes et des ovales. La plupart sont peintes mais certaines sont sculptées ou brodées.
Ce qui fait une icône n’est donc ni son support, ni sa forme ni la façon dont elle est peinte, mais le fait qu’elle soit
canonisée par l’Église en étant acceptée et vénérée par le peuple dans son entier. On dit une « icône sainte ».
Le silence de l'hésychasme
« Celui qui peint l'icône cherche avant tout à pénétrer le mystère divin et à retrouver auprès de Dieu sa place
première et originelle (avant la chute d'Adam et Eve). Tout dans le travail de l'icône, invite à l'acquisition de la sainteté, au « repos » de Dieu, à être le lieu même où Dieu trouve
Son repos.
C'est ce repos qui mène l'iconographe aux grands espaces de silence nécessaire à son recueillement. Car on ne peut
peindre dans le bruit, l'agitation, les distractions, une vie trépidente et mouvementée.
Le silence tient l'âme éveillée, tandis que le bruit l'endort, et c'est dans le silence que l'on peut entendre ce que
Dieu veut nous dire....
Le monde moderne redoute le silence et il s'est éloigné de Dieu. Pourtant « le vrai bonheur et la vraie joie ne se trouvent qu'en Dieu. Il est la seule beauté parfaite. » affirme Père Zénon, iconographe contemporain
russe.
Le silence ne doit pas être uniquement extérieur, autour de celui qui peint et autour de l'icône. Le silence est
en celui qui peint et dans l'icône.
Et si même peindre une icône est un temps privilégié, un tête-à-tête avec le Seigneur, ce ne sera jamais dans un but
égoïste et par plaisir personnel, mais en temps qu'oeuvre d'Église, pour sanctifier tout et tous : chaque coup de pinceau est prière, prière
suppliante pour que « Dieu aie pitié de nous .»
Cette union à Dieu dans le silence s'appelle « hésychasme » : celui qui prononce cette prière est souffle
de la parole de Dieu et celui qui peint l'icône est main de Dieu.
« L'ami du silence devient proche de Dieu. Dans le secret, il s'entretient avec Lui et reçoit Sa Lumière. » (St
Jean Climaque)
Réalisation de l'icône
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Le recueillement et le silence sont nécessaires avant de commencer le travail de l'icône.
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Sur la planche préparée, l'iconographe reporte le dessin de l'icône en suivant scrupuleusement les indications
fournies par les maîtres et en s'aidant de modèles existants. Les traits du dessin sont ensuite légèrement gravés dans le levka.
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Vient l'étape de la peinture, réalisée à partir de pigments naturels minéraux (ocres, oxydes métalliques…) ou animaux
(noir d'ivoire…). Les pigments mélangés à du jaune d'œuf et de l'eau sont déposés au pinceau (technique dite de la "Tempera"), en commençant par les teintes les plus sombres puis en
éclaircissant. Pour les parties du corps visibles (visage, mains…). Les peintures sont posées goutte à goutte, pour obtenir une transparence des fonds et une grande douceur générale.
L'iconographe pose d'abord un fond ocre sombre (le "Proplasme") à partir duquel il fait ressortir les traits.
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Les icônes comportent généralement des indications écrites précisant la personne ou le thème
représenté.
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Enfin, l'icône est protégée par une préparation à base d'huile de lin (l'Olifa).
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Puis, si l’icône comporte de l'or c'est le moment de le placer avec soin
S'il est possible de proposer un descriptif technique de la peinture de l'icône, on ne peut l'y réduire :
l'iconographe, dans la conception orthodoxe, n'est pas à proprement parler un artiste, mais bien un témoin de l'Amour de Dieu, dans l'Église (par le trait et la couleur) ainsi que de la splendeur
Divine. Son œuvre est intimement liée à la prière et à la contemplation.
La Russie, terre d'accueil
C'est en Russie, convertie au christianisme depuis le Xe siècle, que l'art de l'icône trouve une terre
d'accueil particulièrement fertile. Très vite, des ateliers de peinture se développent à Kiev, Souzdal, Rostov, Novgorod, Pskow et Moscou, menant cette peinture à son apogée, de la fin du
XIVe au début du XVIe siècle.
À l'époque de Théophane le Grec, venu au XIVe siècle de Byzance à Moscou, de nombreux artistes se firent
connaître. Et parmi eux, le plus célèbre de tous, le moine Andrei Roublev (1360-1430), récemment canonisé, dont le génie s'affirme
notamment à travers plusieurs œuvres exposées au Kremlin de Moscou et au monastère Laure de la Trinité-Saint-Serge de Serguiev Possad (Zagorsk de 1930 à 1991).
Son style pur et lumineux sert de modèle pour les générations suivantes. Après la chute de Constantinople (1453) et de la
Serbie (1459), Moscou devient le principal centre de production d'icône du monde orthodoxe. Dionissi, peintre à la cour du tsar Ivan III et son fils Théodose sont les plus grands maîtres de
l'époque. Leur style ample se caractérise par la représentation de personnages aux lignes épurées dans un espace éthéré. L'« école Stroganov» (Procope Tchirine, la famille Savine)
développe un style précieux « semblable à de la bijouterie ».
Au XVIIe siècle, l'irruption de la nouvelle esthétique venue d'Italie ne se fait pas sans heurt. Une
importante réflexion théorique sur l'art de l'icône, son origine et sa signification s'en suit, par exemple dans les traités de Simon Ouschakov, Simeon Polocky, Prototype Avakum, Karion Istomin,
jusqu'au tsar Alexis 1er de Russie.
L'idéologie officielle de l'Église russe et du tsar l'emporte. En 1654, le patriarche Nikon de Moscou, en réaction aux
conceptions artistiques issues de la Renaissance, ordonne que toutes les icônes moscovites de style occidental soient mutilées et brûlées. Cependant, les modèles byzantins sont peu à peu
délaissés par les élites, quoiqu'ils se perpétuent dans l'art populaire jusqu'au XIXe siècle. »
(sources : extraits de « Face à face avec le Divin, le regard de l'Icône » de l'atelier d'Art sacré Saint
Jean Damascène, http://fr.wikipedia.org/wiki/Ic%C3%B4ne_(religion)