source : Père John Abberton T.L.I.G. mag n°10 juin 2011
"Plusieurs disent que Jésus est dans la Gloire et que, par conséquent, Il ne peut
pas souffrir. Cela est à la fois vrai et faux. La même accusation est portée contre la Vierge Marie lorsqu'Elle pleure durant Ses apparitions.
Il est juste de dire que Jésus ne peut plus souffrir dans son état réssucité, mais Ses souffrances sacrées se passent
ainsi :
dans Sa Passion, Sa Sainte Âme a regardé Sa Divinité et a vu toutes les âmes de toutes les générations depuis Adam
jusqu'à la dernière personne. Jésus a vu dans chaque individu, par Sa vision intellectuelle, chaque mouovement de péché, depuis la plus petite imperfection jusqu'aux péchés mortels subséquents.
Jésus a prit sur Lui chaque péché comme souffrance spirituelle pour Lui. Il a aussi (et surtout) souffert par Amour. Cet Amour pour chacun de nous est si intense, qu'Il souffre de nous voir,
nous, Son Épouse Bien-Aimée, souffrir spirituellement de la terrible maladie du péché. Tout comme chacun souffre de voir souffrir une personne aimée,
ainsi Jésus notre Divin Époux, souffre au plan de la souffrance spirituelle.
La différence entre nous et Jésus est que nous ne pouvons prendre sur nous la souffrance d'une autre personne, alors que
Jésus a pris sur Lui-même notre souffrance spirituelle.
Si nous ressentions la souffrance spirituelle nous mourrions de
chagrin
Nous ne ressentons pas effectivement dans notre esprit la souffrance causée par le péché. Si nous ressentions la
souffrance spirituelle même d'un seul péché véniel délibéré, nous mourrions de chagrin. Car cette souffrance spirituelle dépasse même la plus profonde souffrance que nous ayions jamais ressentie.
Même le chagrin causé par la mort d'un parent, d'un époux ou de notre propre enfant n'approche même pas cette terrible souffrance spirituelle.
Jésus a ressenti toute cette souffrance du péché dans la vie de chaque
personne. Étant Dieu et homme, Jésus a ressenti cette souffrance spirituelle dans Sa Passion et durant toute Sa Vie terrestre (à partir de la conception). La
Passion l'a simplement manifestée extérieurement, mais ne pouvait en aucune manière quantifier la souffrance spirituelle raffinée endurée par l'Âme du Christ. Étant d'un ordre différent, Seul
Jésus pouvait souffrir le raffinement de la pure douleur spirituelle.
Seules les âmes du Purgatoire connaissent la souffrance spirituelle : la souffrance
de l'esprit a été pour Jésus l'expérience de toute une vie
Après Jésus, seules les saintes âmes du Purgatoire connaissent cette souffrance spirituelle, car il n'y a pas de corps de chair dans le Purgatoire. Par conséquent, elles
endurent cette souffrance supérieure d'un ordre tout à fait différent :le mode du pur esprit, la pure souffrance spirituelle. Cette souffrance spirituelle de Jésus a été pour Lui
l'expérience de toute Sa Vie, comme Il l'a dit à sainte Marguerite-Marie lorsqu'elle lui a demandé, pendant ses visions, pourquoi il y avait une croix au milieu des flammes qui s'échappaient de
Son Sacré Cœur, Jésus a répondu que c'était parce que, dès le premier instant de Sa conception, Son Cœur a commencé à ressentir cette douleur pour notre rédemption. Si une telle idée fait
sourciller un théologien, il faut se rappeler que la connaissance empirique n'est pas nécessaire pour que l'esprit humain dans le Christ communique avec Sa Divinité.
La communication d'esprit à esprit avec Dieu dépasse l'esprit et les sens ; ainsi, dans le sein de Sa Mère, par l'union
hypostatique, une telle communication était possible pour le Christ.
La souffrance spirituelle de Jésus pour nos péchés est comme un cataplasme pour tous les temps, de sorte qu'à chaque siècle, Il retire de nous le poison du péché chaque
fois que nous le désirons par le repentir. Ces actes de guérison rédemptrice de nos péchés sont, pourrait-on dire « suspendus » dans la Divinité du Christ. Cela est prouvé par le fait
que nous pouvons « le faire sortir » du Christ et l'assumer à travers l'Église et la prière sincère. Cela est prouvé par la confession : le prêtre est ordonné afin de « le
faire sortir » du Christ et le nous le remettre. Nous l'assumons par notre repentir.
C'est ce que nous voulons dire quand nous disons que Jésus souffre
maintenant
Nous pouvons à tout moment accepter la guérison des blessures de nos péchés par la souffrance de Jésus. C'est en ce sens que nous pouvons dire que Jésus souffre ici et
maintenant. Chacun de nos péchés Lui était immédiatement présent dans la vision Divine et Éternelle qu'Il
avait durant Sa Vie terrestre, alors que nos péchés étaient présents devant Lui à tout instant. La souffrance causée par cette vision était accrue par nos péchés délibérés et diminuée par notre
repentir.
Cette souffrance a été enlevée du Christ par notre résolution sincère et absolue de
ne plus pécher. Ainsi, notre repentir ou notre résolution de ne plus pécher « diminue » en quelque sorte la souffrance que Jésus endure durant Sa Vie terrestre, où notre époque était
immédiatement présente devant Lui. C'est ce que nous voulons dire quand nous disons que Jésus souffre MAINTENANT.
Dans l'économie Divine du Salut, chaque Sainte Messe rend le Calvaire présent aujourd'hui. Le temps est comme un cercle autour de la vie, de la Passion et des souffrances
de Jésus. Jésus est comme le point au centre d'un cercle. Nos vies sont équidistantes à Jésus dans Son temps, quelle que soit l'époque à laquelle nous vivons. Ainsi, à partir de ce point de vue,
nous pouvons dire que Jésus souffre maintenant de la douleur de mon péché par mon incapacité à souffrir à cause de l'état de nos âmes (dans cette vie terrestre, nous ne connaissons pas la
souffrance de l'esprit causée à notre âme par le péché, bien que ce soit une réalité spirituelle) et Jésus souffre aussi chaque fois que nous rejetons Son Amour, même de la manière la plus
infime. Le 5 juillet 1989, Jésus a dit : « Mon désir est de ramener les impies à leurs sens. Ma Vassula, sens mon Sacré cœur ; Il n'a
jamais été aussi déchiré et aussi douloureux qu'en cette ère ténébreuse... Pourtant, combien plus grande est Ma douleur de voir tant d'âmes se diriger vers les feux éternels... Comprends, Mon
enfant, que tes souffrances ne sont rien comparées aux Miennes... »
L'immense océan de douleur de Jésus, causé par la souffrance spirituelle laquelle, en retour, est causée par Sa souffrance d'Amour pour nous, remplit chaque instant du
temps. Nous pouvons, à tout moment, la soulager et la retirer de Jésus par des actes d'amour et de repentir. Ceux-ci doivent être sincères et venir du cœur. Il faut qu'ils viennent du cœur parce
que, dans le monde des réalités spirituelles, Jésus ressent chaque mouvement de notre cœur. On pourrait l'expliquer par une analogie.
Notre volonté humaine (qui est notre « coeur ») est attachée, pourrait-on dire, par des milliers de fils à chaque fibre du Cœur de Jésus. Ces fils pourraient
être comparés à de très fines lignes à pêcher en argent avec de fins crochets dans le Cœur de Jésus. Lorsque notre volonté s'éloigne de Jésus pour aller vers le péché, alors le fil
« tire » sur ce crochet dans la Fibre du Cœur de Jésus et Lui occasionne de la douleur.
Parce que nous sommes de chair, nous ne ressentons pas la même douleur dans notre
esprit. Cette douleur nous est cachée par la Foi (croire aux mystères de Dieu sans les voir) . Quand
notre esprit quitte notre corps et entre pleinement dans la vision des réalités spirituelles, nous ressentons cette douleur de manière absolue au Purgatoire ou en Enfer.
Au Jugement Dernier, les âmes du Purgatoire seront délivrées du feu de leur souffrance,
alors que celles qui sont en enfer participeront à la souffrance spirituelle avec leur corps (double punition....)
A la résurection finale, notre corps participera à la souffrance de l'âme. Au
Jugement Dernier, les âmes du Purgatoire seront délivrées du feu de leur souffrance, et celles qui sont en enfer seront
jetées pour toujours dans le feu et leurs corps participeront pleinement à leur souffrance spirituelle.
Les paroles de Jésus sur cet aspect de la nature de l'enfer sont rarement citées : « …. où le ver ne meurt point
et où le feu ne s'éteint point. ». Cela dit que, parce que la personne est en état de mort
éternelle et pourtant vit, le corps participe à cet état de mort -le corps partage la pleine corruption par les vers, et pourtant continue de vivre dans cet état avec la souffrance du feu
spirituel qui la consume sans fin et qui ne s'éteindra jamais. (Voir le message du 27 avril 1987, où Vassula voit la montagne de feu d'où coulent deux rivières de feu. Jésus dit :
« Moi le Seigneur, Je séparerai, au jour de Mon Jugement, les mauvaises âmes des bonnes âmes. Puis, tous les serviteurs de Satan seront jetés dans ces deux rivières de
feu... »)
La souffrance de Jésus pour les péchés mortels était la souffrance de
l'enfer
Jésus devait souffrir pour tous nos péchés et cette souffrance, même pour un seul péché mortel, parce qu'il était mortel, était la souffrance de l'enfer. Jésus aurait
enduré toutes les souffrances physiques et la mort sur la Croix même si moi seul devait être sauvé.
Nous devrions, par conséquent, prendre conscience que ce qu'Il a souffert comme
souffrance spirituelle pour un seul de nos péchés mortels, était une souffrance qui dépassait de beaucoup toute la Passion physique (afin de nous
racheter de tout péché mortel, Jésus devait connaître la souffrance en esprit de la « mort » de ce péché, la mort en esprit que nous aurions à endurer à jamais).
Par conséquent lorsque nous confessons un péché mortel et que nous sommes pardonnés,
nous savons que ce don du repentir et de la tristesse a coûté à Jésus la souffrance spirituelle qui y était attachée afin que nous soyons délivrés. Parce que la souffrance spirituelle est d'une
nature différente de la souffrance physique, seul Jésus peut connaître pleinement ce raffinement et cette intensité spirituels. Nos pauvres esprits vulgaires ne peuvent le comprendre. La
souffrance spirituelle de Sa Passion pour mon seul péché personnel a dépassé toute la souffrance physique de Sa mort terrible sur la Croix.
Notre consentement à nos pensées fait de nous ce que nous
sommes
Ceux qui répondent que Jésus ne peut souffrir ont à la fois tort et raison, en ce sens que Sa souffrance englobe tous les
temps dans Sa Présence. Quant à nous, nous aussi Lui causons de la souffrance lorsque notre volonté, avec nos pensées et notre consentement, nous entraîne au mal. En termes « réels » de
spiritualité, notre consentement à nos pensées fait de nous ce que nous sommes. Nos pensées les plus profondes sortent souvent dans nos paroles pour révéler des parties de nous-mêmes qui sont
portées au péché. Ces paroles, comme le dit Saint Jacques, révèlent notre être intérieur, car « la source fait-elle jaillir par la même ouverture le doux et l'amer ? » (Jc
3,11)
Lorsque nous blessons le Cœur de Jésus, nous blessons aussi le Cœur de
Marie
Si nos pensées mauvaises blessent et déchirent le Cœur
de Jésus, nous devons prendre conscience que ces blessures trouvent immédiatement un écho dans le Cœur de Marie. Son Cœur est si pur qu'Il capte le plus petit souffle de douleur dans le Cœur de
Jésus. Son union à la Très Sainte Trinité Lui a ouvert la vision spirituelle de toute la souffrance spirituelle de Jésus, et son empathie fait que cette souffrance se répercute sans adoucissement
dans Son Cœur. Cette souffrance empathique fait de Marie la Reine des martyrs, corédemptrice et pure avocate.
Marie voit nos besoins personnellement et individuellement
La souffrance de la Sainte Vierge a été de voir aussi
cette vision éternelle de nous tous. Mais Marie l'a vue en Dieu, par don, alors que, en Jésus, la vision était due directement à l'union hypostatique.
Ainsi, Marie peut distribuer toutes les grâces dont nous avons besoin, parce qu'Elle voit nos
besoins, non pas « en bloc » mais personnellement et individuellement. Elle est donc vraiment notre Mère. Elle pleure sur nos péchés.
Nous devons comprendre la nature des larmes
Lorsque la Sainte Vierge pleure, pendant ses
apparitions, ce n'est pas du théâtre. Certains objecteront : « Elle ne peut pas souffrir parce qu'Elle est au Ciel, dans la Gloire. » nous devons comprendre la nature de ses larmes
et des nôtres. Sur la terre, certains pleurent de frustration ou de colère parce qu'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent ou qu'ils ne peuvent pas pécher comme ils le voudraient. Ce sont des
larmes de mort. Les damnés pleurent constamment de cette manière.
A la mort, des larmes de pur amour sont transformées en larmes de
Feu
Certains pleurent sur les souffrances des autres. Ce
sont des larmes de compassion humaine. Certains pleurent sur les souffrances de Jésus. Ce sont encore des larmes de compassion humaine. Certains pleurent sur leurs péchés avec des larmes de pure
tristesse. Certains pleurent à cause de la vision intérieure de la souffrance de Dieu à cause de nos péchés. Ils sont si unis à Dieu qu'ils pleurent sur tout ce qui Le fait souffrir et jamais sur
leurs propres souffrances. Ces larmes viennent
du pur Amour, de l'union avec et en Dieu. Ces larmes sont les larmes du Père qui s'expriment à travers un être humain qui est tout uni à Lui. Lorsque survient la mort pour ceux qui pleurent des
larmes de Pur Amour, elles sont transformées en larmes de Feu. Elles sont le Pur Amour de Dieu qui désire que nous, Ses enfants, devenions un avec Lui dans la Béatitude du Ciel. Au Ciel, il n'y a
pas de larmes de tristesse, mais l'intensité de l'amour est telle que si elle devait s'exprimer sur la terre, ce serait comme des larmes humaines.
Les larmes de Marie sont la véritable expression de l'intensité de Son
amour
Ainsi donc, les larmes versées par Marie à travers des
images, des apparitions ou des statues, sont l'expression bien réelle et véritable de l'intensité de l'amour qu'Elle ressent pour nous au Ciel. La manière terrestre d'exprimer une sollicitude
aussi aimante est par les larmes « Voyez comme il l'aimait » ont dit les juifs en voyant Jésus pleurer la mort de Lazarre. Au Ciel, la douleur n'est pas ressentie comme une douleur,
mais comme l'intensité de l'Amour. Cet Amour est si intense que la seule manière dont il peut révéler cette intensité est par les larmes.
L'Amour de Jésus et de Marie pour chacun de nous, personnellement et individuellement, est tel
que, lorsqu'il est montré comme des pleurs, c'est pour chacun de nous que ces larmes sont versées.
Les larmes de Marie sur le monde sont aussi les larmes de Marie qui pleure sur moi
personnellement. Ce sont des signes visibles des Larmes de Feu que l'Esprit Saint verse continuellement du Ciel et qui coulent à travers les apparitions ou les statues comme de l'eau ou de
l'huile.
Les larmes ou l'huile du Ciel sont pour notre guérison
Cette eau est comme une rivière de Dieu dans le Ciel,
l'Eau de l'Esprit, alors que l'huile est l'onction de l'Esprit. Ces larmes jaillissent des profondeurs de Dieu vers le monde. Son Amour se transforme en gouttelettes d'eau ou d'huile pour notre
guérison. Combien humble est notre Dieu ! Qui peut craindre un Être Divin qui s'abaisse jusqu'à nous pour sécher nos larmes en versant les Siennes ? Nous ne pleurons jamais seuls.
Quelqu'un qui a le don des larmes a dit que, alors que les larmes surgissent naturellement dans les conduits lacrymaux, dans son cas, les larmes arrivent au-dessus de l'oeil puis descendent
devant pour couler de manière normale. « C'était, dit-elle, comme si Dieu pleurait à travers mes yeux. » Puisque cela ne se produisait que pendant la prière, c'était peut être le
cas.
Où il y a l'amour, il y a toujours les larmes. "